Du 06/03/12 au 13/03/12… Rang d’honneur
Kia ora m’sieurs dames !
Mon dernier post vous narrait l’aventure humaine assez géniale que Charlie et moi avons vécue chez Graheme, perdus dans les montagnes dans les environs de Queenstown. L’épisode qui suit est plutôt photographique, notre activité depuis ce Wwoof se résumant surtout à une avalanche de paysages magnifiques successivement rencontrés dans notre ultime semaine de voyage ensemble sur les route du sud.
Tout d’abord, nous avons comme prévu pris la route des Fjordlands, région du sud ouest de l’île du sud. A vol d’oiseau, notre destination ne se trouvait qu’à une grosse centaine de kilomètres de Queenstown, mais l’unique chemin y accédant oblige à un immense détour de quatre heures de route. Mais réflexion faite, c’est certainement mieux comme ça tant cette route était belle !
D’abord, un petit rappel géologique s’impose. Qu’est-ce qu’un Fjordland ?
(Ceux qui s’en tapent sont autorisés à passer ce paragraphe et à uniquement regarder les photos en poussant des « oh » et des « ah » d’admiration devant mon génie photographique)
Vous n’êtes pas sans savoir que la Nouvelle-Zélande, en plein sur la jonction des plaques indiennes et pacifiques, compte sur la Terre parmi les zones qui témoignent au mieux de l’activité tectonique inéluctable se tramant sous nos pieds. Les traces de cette activité sont, par exemple, les énormes tremblements de terre qui détruisent Christchurch deux fois par ans et qui font peur à ma maman. C’est aussi cette activité qui a accouché de ces innombrables volcans dont certains sont toujours bel et bien actifs, comme le mont Ruapehu qui s’est fâché en 2007 dans le parc national du Tongariro. Les Fjordlands sont aussi à classer dans cette catégorie. Toutes jeunes montagnes nées de la rencontre de deux plaques, leur singularité réside dans les traces évidentes de glaciers qu’elles présentent combinées à leur localisation le long de la côte. Certains glaciers existent même encore...
Comme dirait Laurent Blanc, « à partir de là, je crois que bon ». Je le remercie au passage d’avoir aligné récemment un onze qui avait (pour une fois) de la gueule et qui est allée mater la FuBballmanschaft sur son germanique gazon, ce qui m’a autorisé à quelques quolibets envers ma douce compagne qui s’en foutait complètement. Je disais donc qu’à partir de là, on peut comprendre des milliers d’années plus tard la présence de paysages aussi incroyables que les Fjords de Scandinavie ou de Nouvelle-Zélande : une chaîne de montagnes au pied desquelles les vallées sont submergées par des bras de mer qui avancent vers l’intérieur des terres, avec en prime dans les hauteurs, des cirques glaciaires typiques accouchant souvent de cascades. Alors, pour profiter au mieux de ce décor d’exception, Charlie et moi nous sommes offerts une petite folie en nous payant un tour de bateau dans les Milford Sound !
La région est truffée de lacs glaciaires résultants de la fonte des neiges alentours. Le lac Te Anau, ici sous un ciel de brume, en est l’exemple le plus vaste.
La route entre la ville de Te Anau et Milford Sound traverse d’abord la Ellington valley, où les montagnes de 1000 à 2000 m sont garées en rangs d’ognons pour nous ouvrir un chemin royal.
Une longue série de cols tyranniques (ou cols Mao) font suite à la Ellington valley, offrant une nouvelle occasion à Zazou de nous montrer à quel point elle est dévouée et vaillante.
Les sommets et leur neige fondante ne sont alors plus si loin, et l’on peut admirer le réseau hydrographique spectaculaire qui en découle. Torrents, cascades et ruissèlements assurent le spectacle sur cette portion de route montagneuse.
L’entrée de Milford Sound… Les sommets des Fjordlands (avoisinant souvent les 2000 m d’altitude) situés au bord de la mer de Tasmanie ralentissent les nuages et expliquent la pluviométrie importante (200 jours de pluies lourdes par an) qui ferait pâlir de jalousie le plus chauvin des bretons. Tout ça pour vous dire qu’on n’est plutôt bien tombés, avec ce soleil !
Si bien tombés qu’il en était même compliqué de prendre des photos de qualité ! La lumière est difficile à gérer dans les Fjords, les percées du soleil se juxtaposent aux zones d’ombres des monts. Je n’ai malheureusement ni le talent ni le matériel pour réussir des clichés de qualité… Miss you Meumeu !!! Mais bon, l’essentiel c’est que c’est gravé dans la tête :-)
Le ferry navigue donc paisiblement pendant une heure et demi sur cette eau d’un calme olympien, suivant le corridor que nous déroulent les montagnes. Comme explicité un peu plus haut, d’immenses cirques glaciaires sont clairement visibles, ainsi que de très longues chutes d’eau qui truffent les flancs de ces immenses monstres de roches. Magnifique ! Celles que nous avons vues sont permanentes, mais, paraît-il, après une simple journée de grosses pluies, d’innombrables autres cascades débaroulent des hauteurs et rendent les lieux encore plus féériques !
Ne vous y trompez pas avec ce que je m’apprête à écrire, il s’agit là d’une très belle escapade, un paysage d’une échelle assez bluffante pour mes petits yeux… Toutefois, je ne crois pas que je retiendrai Milford Sound parmi les meilleurs moments de mon périple. Même si le phénomène est d’une autre dimension, le paysage rappelle un peu les Malborough Sounds déjà visités au nord, et puis je dois reconnaître que j’aurais aimé avoir plus de chance et observer les dauphins nageant aux côtés du bateau!
Après Milford Sound, nous avons tranquillement repris la route, en prenant notre temps et en profitant une nouvelle fois des merveilles qui jalonnaient notre route. Doucement mais sûrement, nous avons rejoint Wanaka, à une heure et demie au nord de Queenstown. Il s’agit d’un village de 5000 habitants très touristique, bordé d’un splendide lac et toujours au milieu de la chaîne des Alpes du sud.
La "ville" de Wanaka
Le soleil se couche sur le glacier et sur le lac…
Le long du lac, à Wanaka, un sentier retraçant 2000 ans d’histoire… Pas mal d’éléments majeurs de l’histoire internationale impliquent la France, comme vous le voyez !
Wanaka comptait avant mon voyage comme une des étapes incontournables de mes plans. A l’origine de cette intérêt, quelques photos à couper le souffle qu’Anne avait rapportées dans ces bagages au printemps dernier ! La randonnée menant au panorama était annoncée comme difficile, et elle l’a été... En particulier pour Charlie, pas vraiment sportive de nature ! Mais à force de courage, de pauses très régulières et d’un soutien mutuel salvateur, c’est une bien belle victoire que cette ascension ! Une rando de 8 heures au total, avec un dénivelé sévère et un sentier qui grimpe raide sur la totalité de sa longueur. Mais ça en valait la chandelle… Je n’ai pas été déçu de mes attentes! La mauvaise nouvelle du jour en revanche, c'est que mes adducteurs s'amusent toujours à siffloter"Le pont de la rivière Kwaï" après chaque effort intense. ça sent un peu le pâté pour mon avenir proche en vert et noir...
Elle fait la maline comme ça, mais elle ne s'approcherait pas trop près du bord non plus :-p
Le fameux panorama dont j’avais rêvé depuis le haut du Roys Peak…
Qui c’est le boulet qui se rend compte après 5 mois en Nouvelle-Zélande que son appareil photo présente une fonction panorama ?
Le gigot steak hâché sur cette photo, le retrouverez-vous?
Et puis et puis, le 13 au matin, Charlie s’en est allée. Je l’ai déposé aux aurores à l’arrêt de bus, elle a pris la route de la côte pour retourner à Nelson avant de traverser pour visiter l’île du nord. J’ai même pas pleuré, j’ai vachement progressé depuis octobre :-) Ça fait drôle de se retrouver tout seul avec Zazou. Un bon pincement au cœur après deux mois de voyage ensemble ! On se sera pris la tête de temps en temps mais au final, je garderais un souvenir génial de nos moments à deux. C’est aussi ça d’être un voyageur… Toutes ces rencontres ne seraient sans doute pas aussi belles si elles n’étaient pas éphémères par nature. Et puis, être seul dans son voyage est aussi une situation qui présente moulte avantages. Bref, on aura bien profité du temps passé ensemble et les au revoir, même s’ils n’auront pas été le plus drôle des moments, ne m’empêchent pas de garder la positive attitude :-) vous en faites pas pour moi, il me reste 60 jours, je compte bien en profiter au maximum !!!
Hug you, miss you, kiss you, André Ayew et plein de trucs en you!
Galettedefromant,
FTH