Du au 03/04/12 au 14/04/12… Retour vers le futur

Publié le par Petitjean

     J’ai l’impression que deux ou trois siècles se sont écoulés depuis mon dernier post ! La magie de Kaikoura est maintenant loin dans mon rétro, elle a petit à petit laissé place au spectre du retour et son lot de paradoxes.

 

     Ce qu’il me reste, ce sont trente et un jours, trente et un derniers jours au bout du monde, sur cette île de rencontres où j’ai côtoyé le merveilleux chaque jour. Trente et un derniers jours d’un mode de vie, d’un fonctionnement, d’un état d’esprit dans lequel je me sens à l’aise aujourd’hui alors qu’il aurait paru assez improbable au p’tit bonhomme qui a pris le TGV à l’automne dernier un dimanche de défaite rugbystique. Ça file un peu les jetons, dit comme ça… Trente et un jours, bon sang, c’est peanuts.

     C’est peanuts, mais pas seulement. Plus que trente et un jours avant que mes sœurs ne me serrent dans leur bras, que Manu ne dise « franchement » toutes les deux secondes, qu’Anne m’appelle pour râler après une mauvaise journée ou que Duff ne peste  contre sa malchance chronique au tarot du vendredi soir. Trente et un jours avant Chamalow et sa guitare, Alex et son rire ou mon voisin qui se tape l’incruste en pantoufles. Trente et un jours, punaise, mais c’est super long !!!

      D’un quart d’heure à l’autre, je saute d’un point de vue au suivant. Je décide si le temps qu’il me reste ici est trop long ou trop court, puis je change d’avis, je réfléchis, j’étire le temps dans un sens et dans l’autre… Mais au final, je me dis que je suis bien bête de me perdre dans ces questions idiotes. Chaque période à venir apportera son lot de belles choses. Est-ce que le reste compte ?

      Alors au final, oui, je continue de sourire aux gens et de frissonner à chaque panorama. Je le ferai jusqu’au dernier moment, et ce même si chaque kilomètre me rapproche d’Auckland et de son aéroport ! Mes perspectives sont belles, à très court terme comme à moyen terme… alors je regarde devant comme l’aurait dit Ray Charles si il avait été encore de ce monde : « Frappe la route Jean, ne reviens plus en arrière rière rière rière rière rière rière » !

 

 

     Après Kaikoura, je suis donc remonté vers le nord, cap qui serait désormais le mien. J’ai pris le ferry,  laissant derrière mois cette bénie île qui m’a tant fait vibrer ! Et puis j’ai revu Wellington, j’ai à nouveau flâné dans les travées de son musée Te Papa et je suis remonté admirer la vue depuis le Mont Victoria. Cette ville que j’apprécie beaucoup, je l’ai également laissée derrière moi.

     C’est bien beau de dire au revoir aux lieux, mais y’a aussi des gens ! Sur ma route, je me suis arrêté au Zippity Zoo de Beverley, là où j’avais déjà passé une super semaine juste avant les fêtes. Coup de chance à peine provoqué, Charlie y wwoofait à ce moment-là ! Je suis resté donner un coup de main pendant trois jours, et puis j’ai dit au revoir le cœur serré.

 

Levin acte 2, avec la belle blondinette.. (2)

Très très important, peindre sur le poulailler une fleur en mémoire de chaque poulet décédé cette année :-)

 

DSC00312

Oh nonnnnn, trop dur d'aller avec Charlie promener Honey, le labrador, sur la plage au coucher du soleil!!! 

 

 

Ça, c’était histoire de faire chialer dans les chaumières :-)

 

      La suite, haha, la suite !!! Je suis remonté jusqu’au Tongariro National Park, où j’avais entre autre participé au programme de conservation du kiwi il y a quelques mois. Mon objectif, en plus de saluer Jérôme et Zita qui m’avaient chaleureusement accueilli chez eux à l’époque, était (enfin !) de profiter du fameux Tongariro Alpine Crossing, LA randonnée la plus célèbre de Nouvelle-Zélande dont la météo m’avait privé en novembre dernier. Cette fois, le soleil était bel et bien au rendez-vous et j’ai pu voir de mes yeux sur quoi la renommée de cette marche est fondée…

       Epoustouflant ?  Magnifique ? Grandiose ? Ce serait plutôt un truc du genre époustifiquiose ! Incontestablement dans le top 3 des paysages que j’ai vus, peut-être même dans le top 2 ou le top 1, selon les organisateurs ou selon la police. C’est bien simple, on se croirait ailleurs que sur la Terre. Sur la Lune à certain moment, sur Mars à d'autres! Les couleurs, les formes et même les odeurs de soufre volcanique rendent ce sentier unique en son genre.

 

       Le crossing, comme son nom le laisse deviner, est une randonnée dont le tracé monte à travers les volcans et coupe la chaine entre les monts Ngauruhoe (2 291m) et Tongariro (1 978m). Un itinéraire de 19,4km pour un petit dénivelé de 900m. Hormis quelques tronçons sévèrement pentus, le chemin n’est pas trop difficile. Du coup, en avance sur le timing à la mi-journée, je me suis même permisdes petits extras par rapport au parcours classique qui ont du faire monter le kilométrage à environ 30 bornes sur la journée. Le soir, j’ai bien dormi :-) Assez écrit, voyez plutôt les raisons d’un discours si dithyrambique (merci correcteur d’orthographe de Word).

 

Tongariro Alpine crossing (58)

Une vue sur le cratère rouge et le lac bleu... La coulée de lave noire au centre, descendue tout droit du Mont Ngauruhoe dans mon dos au moment de la photo!

 

Tongariro Alpine crossing (51)

 

Tongariro Alpine crossing (22)

Le Mont Ngauruhoe (voir Anne pour la prononciation, elle s’est moquée de moi alors j’ose plus :-p) depuis le cratère sud...

 

Tongariro Alpine crossing (169)

Le cratère sud vu depuis le sommet du Mont Tongariro. Pas un brin de végétation, rien! Nous sommes dans le Mordor, faut croire que rien ne repousse là où ont pissé Orcs, Trolls et autres Goblins....

 

Tongariro Alpine crossing (164)

Le panorama depuis le sommet du Mont Tongariro. Très loin, dans les nuages, on pouvait voir la cyme du Mont Taranaki, à 300 km de là. Sur la gauche, toujours le Mont Ngauruhoe, que certains reconnaîtront sans doute comme la montagne du destin du Seigneur des Anneaux. Derrière lui, un autre volcan de la chaine, celui qui a explosé en 2007: le Mont Ruapehu, point culminant de l'île du nord avec un joli score de 2 797m.


Tongariro Alpine crossing (106)

En traversant le cratère rouge, on fait cette fois face à la coulée de lave figée en plein vol. Angoissant de l'imaginer haute de deux bons mètres, d'un rouge vif , visqueux et brulant avancer sur moi avec une lenteur qui ne masque que trop peu sa surpuissance dévastatrice... Impressionant!

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Quelles couleurs!!! De l'ocre, bien sûr, mais aussi du rouge vif par endroit, ainsi que du blanc ou du noir très purs. Une merveille.

 

Tongariro Alpine crossing (129)

Sur la fin du parcours est offerte une large vue sur le lake Taupo, d'une dimension hallucinante (3 487 km²) quand on pense qu'il s'agit probablement du cratère de l'éruption volcanique ayant soulevé le plus gros nuage de poussière dans un passé géorlogique récent.

 

Une curieuse question me turlupine (n’y voyez là aucune contrepèterie, ça en a l’air mais ça n’en est pas une). Peut-on qualifier un mec qui fait le crossing pendant ses vacances de tongueur héros ? 

 

 

         Après le Tongariro National Park, j’ai repris la route pour me rendre dans un autre lieu de pèlerinage du tourisme kiwi : la zone thermale de Rotorua, conséquence directe de l’activité volcanique intense du sous-sol néo-zélandais. Question odeur d’œuf pourri, j’ai été gâté!

         Le plus spectaculaire fut le parc Wai-O-Tapu. Il s’agit d’une surface de 18 km² ouverte au public au milieu de la réserve naturelle thermale. Le sentier se faufile entre les différentes « pools » aux noms tous plus démoniaques les unes que les autres : « l’antre du diable », « l’encrier du démon » ou « le bain du diable », par exemple. Pourquoi cet arrière plan maléfique ? Parce que ces « pools » en question semblent tout droit sorties de la sombre masure du méchant dans un comte de fée : elles ressemblent à d’immenses marmites d’une taille démesurée, fumantes et puantes d’épices démoniaques qu’utiliseraient un vilain ogre pour assaisonner son atroce bouillon d’humains. Brrrr !

        D’un point de vue un peu moins imagé, cet endroit est vraiment étonnant ! Les multiples cratères observables aujourd’hui sont nés de l’effondrement du sol de silice blanc sur les cavités creusées par les eaux brûlantes remontées des profondeurs bouillonnantes. Dans leur fond, on peut y voir, y entendre et y sentir des fluides plus ou moins ragoûtants lâcher des « blop blop » de bonheur à une température pouvant monter jusqu’à 80°C. Le tout au gré de leur couleur verte vive, bleue, orange ou noire de geai selon l’élément chimique dominant... Ce dernier peut être le soufre, bien sûr, mais aussi l’antimoine, l’oxyde de manganèse, l’oxyde de fer ou même l’arsenic (!!!). Les photos témoignent mal de l’ambiance des lieux je trouve, pas facile de gérer la fumée omniprésente…

 

Wai O Tapu (24)

L'encrier du diable, où de l'eau et du pétrole remontent à de hautes températures!

 

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Ne dirait-on pas la porte des enfers?

 

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Un des nombreux cratères d'effondrement dans le sol siliceux

 

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Le bain du démon, vert pétant, plein d'arsenic mouhahahaha!

 

Wai O Tapu (67)en vous montrant obsservateur, vous verrez que derrière la dame, il y a un geyser :-) Si l'eau qui monte est naturellement chaude (130°C quand-même), la réaction est elle provoquée quotidiennement pour offrir ce specactle au public!

 

Wai O Tapu (112)

Le clou du spectacle, la "Champagne pool", un étang assez grand et profond de 60 mètres. Son eau bleue magnifique à 74° contraste avec les bords où les dépôts de soufre sont d'un orange très prononcé. Pas dégueu...

 

Mud Pool (1)

Mud Pool (7)

Le long de la route, la "Mud Pool" vaut le coup de s'arrêter... Un petit étang qui bouillone, les éclaboussures de boue montant parfois à un ou deux mètres de hauteur!! blop blop... blop blop blop!

 

Thermal area rotorua city (11)

Thermal area rotorua city (7)

Au beau milieu même de la ville de Rotorua, un parc urbain gratuit présente aussi son lot de pools fumants!

 

 

 

 

Wai O Tapu (2)

Juste parce qu'il est joli, un petit passereau que j'aime bien! Le fantail, en maori Piwakawaka (aucun lien avec Shakira, retenez les vannes de piètre qualité). Une sorte de petite mésange toute jolie avec une queue en éventail! Petite pensée pour Ali ;-) 

 

 

          Parvenir à disputer une mi-temps d’un match amical d’avant saison avec la première des quatre équipes du Otaki FC : Check.

 

 

          Bref, encore et toujours des belles choses sur ma route, avant d’entamer un nouveau Wwoof à proximité d’Auckland où je devrais participer aux vendanges d’une exploitation viticole.

 

 

                J-31 les potos :-)

 

 

Olalajeanmimiqueldébordement,

 

FTH

 

 

P.S: PAGE! J'espère que tu kiffes le titre!

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M
Décidément,tu es un sage,mon fils.<br /> J-21 pour nous.Ca chauffe !
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M
Génial encore ce dernier reportage ! Tu nous donnerais presque l'envie d'y aller !!<br /> <br /> Allez ! Qu'est-ce que tu vas nous trouver encore comme dernier clin d'oeil ! Tes récits vont presque nous manquer ! Mais on sera très heureux de te retrouver sur nos terres ! Bisous ! MT
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A
Merci pour le pti clin d'oeil !! Qu'il est mignon ce Piwakawaka !!! A tres vite sur Auckland ! x
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M
mais toi aussi tu me manques jeaan !!
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M
mais toi aussi tu me manquess jean !!
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