Du 29/04/2012 au 12/05/2012... Cap et bonne espérance
Ces mots, chers amis, sont probablement les premiers de l'ultime post de ce blog! Mais pas de mélancolie pour autant, ça veut simplement dire que je serai bientôt assez près de vous pour vous raconter de vive voix les prochaines belles choses qui m’arriveront :)
Après en avoir terminé avec les vendanges au sud d’Auckland et vendu Zazou, il me restait deux petites semaines pour profiter de ce pays... A pied. Difficile de réapprendre à s’organiser sans véhicule! Rebonjour, bus et autostop, vous m’aviez manqué.
Difficile aussi de choisir quoi voir, où retourner, comment optimiser ce « temps qui passe » devenu « le temps qu’il reste ». Et puis au final, comme souvent, j’ai arrêté de réfléchir et j’ai simplement saisi une opportunité, une de celles qui s’attrapent en plein vol et sur un coup de tête. C’est ainsi que j’ai suivi Hélène, française en vacances rencontrée la veille, dans la péninsule du Coromandel. Mais si, souvenez-vous, le Coromandel ! La région où j’étais déjà allé juste après avoir atterri il y a un peu plus de 6 mois ! Mon premier Wwoof, Wayne, le village coopératif de Karuna Falls…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas regretté ce choix. J’ai pu notamment voir Cathedral Cove et Hot Water Beach, qu’on trouve souvent dans le haut de la « to do list » des grands classiques du voyageur en Nouvelle-Zélande. Le temps était magnifique, on s’en est mis plein les mirettes et ça en valait la chandelle. Preuves à l’appui !
Entre Thames et Coromandel town, la côte offre des panoramas agréables...
Le littoral pacifique du Coromandel et ses falaises blanches…
Ça et là, l’eau creuse sous la roche jusqu’à lui donner une forme évasée. La sensation qu’on a posé le gros caillou sur un socle, et comme chacun sait, « j’adore ce gros caillou, il est très très joli le gros caillou ».
Nous, devant un autre gros caillou ! A gauche, Hélène, que les trois capitaines n’auraient sûrement pas appelée vilaine, et à droite, Stephan, suisse allemand rencontré sur la plage! A noter le cadrage made in « Jean-Michel A-peu-près » qui n’a rien à envier à celui de Brandao dans les six mètres de San Siro.
Changeons de film, marre du « Seigneur des anneaux ». Cathedral Cove serait un élément du décor du « Monde de Narnia », si j’ai bien tout lu Freud !
Une région prolifique en kiwis...
Hot Water beach est une plage sur laquelle on observe des remontées d’eau chaude continuelles, toujours en raison de l’activité volcanique accrue. On prend sa petite pelle, on creuse une piscine et ensuite on savoure ce jacuzzi naturel. Sauf que 65°C, c’est beaucoup, il faut donc éviter de se brûler et se débrouiller pour aménager un canal d’arrivée d’eau froide venue de la mer pour tempérer l’eau de la pool. Ludique et agréable :)
Whitianga, où nous restâmes en auberge deux nuits durant !
Après le Coromandel, direction le nord pour moi, en repassant par la case « Ali et Riccardo », mes hôtes couchsurfers d’Auckland chez qui il fait toujours bon passer une nuit ou une soirée à discuter nature et voyages avec l’une et foot ispano-italien avec l’autre.
C’est sur leurs conseils que j’ai tracé l'itinéraire des jours suivants. Vamos à la Paihia ! Paihia, ce n’est pas ce qu’on ramasse avec une fourchia, non non non. C’est un petit village bordé de plages de sable ocre faisant face à la « Bay of Islands » et son archipel (rien à voir avec l’outil qui creuse des architrous) de 144 îles. Le tout sur la côte Pacifique du Northland, où le climat tropical offre quelques degrés supplémentaires très appréciables tant les nuits automnales deviennent fraiches quand on descend vers le sud!
Sunset sur Paihia…
Une petite marche part de Paihia et mène jusqu’aux Haruru Falls, 5 km plus loin, en offrant de jolies vues sur la mangrove et sur ses magnifiques arbres
Grâce a un court ferry, il est facile de rejoindre le village de Russel, à l’opposée de la baie qui fait face à Paihia. Ce village est une des rares places chargée d’histoire dans ce jeune pays : il serait le premier bâti par les colons à leur arrivée au XVIIIème siècle. Du coup, on y trouve la première église de Nouvelle-Zélande, de vieilles maisons, un musée… Une petite bourgade qui ne casse quand-même pas trois pattes à un canard, mais agréable!
Et puis la grande question. Cap ou pas cap ? Le Cap Reinga, extrémité nord de la Nouvelle-Zélande, se trouve au bout du bout du bout d’un finistère de 200 km de long, une bande de terre large d’une quarantaine de kilomètres où les habitations sont rares. Autant dire difficile d’accès pour un piéton, sauf en stop avec du bol ou en payant un bus touristique les yeux de la peau du cul de la tête. J’espérais donc être assez chanceux pour rencontrer en auberge de jeunesse des voyageurs véhiculés qui me permettraient de me joindre à eux. Et je le fus ! Bon, j’étais en compagnie d’un côté d’un suisse allemand qui se ventait d’avoir écopé d’une amende pour jet de pierre sur canard, et de l’autre côté d’un bavarois à la limite de l’imbuvable et du prétentieux qui m’a expliqué sans problème que la culture maorie ne l’intéresse pas parce que trop primitive. Hmm, well… J’espère qu’il vaut le coup ce cap.
Il le vaut.
De l’ouest, les vagues arrivant de la mer de Tasmanie viennent rencontrer celles venues du Pacifique à l'est. Il paraîtrait même que lorsque le temps s'y prête, on distingue clairement la ligne de séparation grâce aux couleurs très différentes de chacune des masses d'eau. Deux volumes colossaux qui se rencontrent… Etonnament, le choc ne m'a pas paru si violent. Le contact est même plutôt doux, les deux ondes se rencontrent, se surmontent et se perdent dans un large tumulte d’écumes. C’en est presque encore plus beau, la façon dont ces deux entités surpuissantes sont capables d’entrer en contact avec tant de poésie, sans fracas.
Visuellement, ça donne ça...
L’endroit est très symbolique pour les Maoris, il est même central pour leurs croyances. Pour eux, la mer de Tasmanie représente la force femelle, et le Pacifique la force mâle. C’est leur rencontre, cette jonction que j’ai peine à appeler collision tant je l’ai trouvée gracieuse, qui donne naissance à la vie au rendez-vous galant du Cap Reinga.
Quel con, ce bavarois.
Le long du littoral qui mène au bout du finistère, il y a une plage, la fameuse « 90 mile beach ». Sauvage et superbe… Et bordée de dunes absolument somptueuses. On se croirait dans un désert, ou sur la Lune, faites votre choix.
« Allez, couleurs sur la palette ! Y’a pas qu’le blanc qui fait l’omelette ! » Du sable jaune, de la végétation verte, de l’eau bleue et des affleurements de roche rouges. Pouah pouah pouah…
Pouvait-on rêver un meilleur dernier châpitre? :)
Au moment où je publie cet article, je suis en mode "squattage intégral et sans gène" chez Ali et Riccardo pour les derniers jours. Plus que trois fois dormir avant de monter dans l'avion!
Eh bien voilà. C’est l’heure de l’épilogue. Pour une fois, moi qui aie d’ordinaire l’écriture facilement tartinière, je n’ai pas tellement envie de m’étendre. Si vous lisez ces lignes, c’est probablement que vous avez suivi la plupart des vingt-trois posts qui racontent les aventures d’un humble petit bonhomme au bout du monde. J'espère que vous avez pris autant de plaisir à la lecture que moi à l'écriture. Votre soutien, quelle que soit la forme qu’il ait pris, m’a tellement aidé, sachez-le. Si je me suis senti si bien ici, vous n’y êtes pas étrangers. C’est aussi grâce à vous que je rentre en France si optimiste, plein d’espoir et de projets…
Merci.
Hollandréfléchiasongouvernement (copyright Meumeu)
FTH
P.S 1 : Comment voulez-vous que je parle bien anglais avec cet accent ? :)
P.S 2 :
P.S 3: des bouts de chanson, juste des bouts de chanson!
« Sur le chemin, un brin rêveur, devenu voyageur »
« Regarder tourner le monde sans savoir de quel côté il va »…
« Travailler, faire d’son mieux, s’arracher, s’en sortir et espérer être heureux un peu avant de mourir.
Mais au bout du chemin dis-moi ce qu’il va rester ? »
Et puis on se dit malgré tout que « le monde est beau même s’il est rempli de badauds sans opinion, même s’ils s’en font sur ton dos tous ces patrons ».
Ainsi, « Avec l’envie folette de bousculer la Terre, défiant les voix qui m’aiment et m’exposent leur peur »,
« Je suis parti ce matin, j’ai juste eu à prendre le train qui m’emmène loin de chez moi ».
Avec l’«idée à coudre avec du fil de soie »
que « La chance ne sourit pas à ceux qui lui font la gueule »…
« C’était pour un p’tit tour, juste pour prendre l’air »,
« Ne plus s’en faire et s’enfuir, un désir délire »
« Malgré tous mes démons et les menottes que j’ai aux bras ».
« Mettre les formes, prendre large,
Glisser de la norme à la marge… »
C’est comme ça qu’ont commencé les « bon jour pour Monsieur Jean » !
« A l’autre bout du bout du monde »,
« Y’a tout c’qui faut de rouge, y’a tout pour oublier Panam’ ».
On y rencontre de « jolie fille en fleur avec un sourire joyeux »
qui nous disent « allez, déballe, vide ton sac, qu’on puisse le remplir d’ailleurs ».
«On suit les étoiles, on suit le soleil, on suit les marées, les marins ».
On s’applique à « rire, découvrir, échanger et aimer, et puis encore aimer »,
et à « croquer la vie, les fleurs, à pleines dents sans se soucier des emmerdements ».
« J’ai ramé dans une tornade de plaisirs de rencontres et d’embrassades »,
Je me suis senti « si proche de ces gens hors du commun qui ont du mordant plein les poches » !
« Combien de fois ai-je souri aux étoiles aux oiseaux et aux fourmis ? »
« Sait-on jamais où les vents nous mènent »,
« Tant mieux si la terre est ronde: on n’en verra jamais le bout ».
« Il reste des portes à frapper, des frontières à traverser, bien des noms à écorcher ».
« Prenez le ou non comme une fronde, mais je n’frai pas de vos névroses un modèle pour mon monde »
J’espère encore « beaucoup beaucoup voyager grâce à mes copains de l’école et de mon quartier »
« Et visiter les plus lointaines contrées, m’enivrer de parfums, de saveurs, me confronter à mes peurs ».
Mes amis, « N’attendons pas plus tard qu’aujourd’hui pour rafler la mise, j’ai tant de choses à faire, à voir, dans cette vie de friandises »…
Offert par Aldebert, Clara Yucatan, Debout sur le Zinc, Karpatt, La Belle bleue, La Milca, Les P’tits yeux, La Rue Kétanou, Les Cowboys fringants, Les Navets qui fument, Les Ogres de Barback, Les Tits Nassels, Matmatah, N&SK, Sinsémilia, Syrano, Volo, Zoé Avril